23 juin 2011

dans son fauteuil

Elle t'a dit en te serrant dans ses bras cachalots elle t'a dit que la mort lui faisait peur et que le silence l'apaisait. Tu croyais que la fille d'un embaumeur n'aurait peur de rien et surtout pas de ça mais encore une fois de sa voix douce et sans le vouloir elle avait grugé les fondations de ton équilibre. Dans sa main noueuse elle a déposé la tienne et vous avez regardé par la fenêtre les anges passer. Tu t'es dit que si la mort faisait peur aux vieux qui croient encore en Dieu tu avais raison de la redouter toi aussi toi qui n'espère plus.

accotement

Tu traînes tes pieds paradis entre l'herbe et le sable sous des tapis de grands vents montagneux et devant toi ce ne sont plus les promesses mais les kilomètres qui s'enlignent jusqu'à l'horizon. Tu tends le bras vers l'ouest pour saisir entre tes doigts les derniers rayons tu trébuches et tu tombes et la terre
                                                                           
celle qui donne et reprend 
celle qui t'a mise au monde

te frappe en plein ventre.