16 avr. 2010

robe de chambre

Tu venais nous border en sortant de la salle de bain tu traînais derrière toi un parfum de talc et de savon doux. Elle, elle dormait toujours du côté du mur, elle avait peur du garde-robe, elle avait peur de la fenêtre, elle avait peur des monstres du corridor. J'affrontais tous ces méchants, couchée sur le bord du lit et si elle se réveillait en plein milieu de la nuit j'attrapais ses cauchemars par les ouïes et j'allais les jeter dans la toilette. Toi tu tirais la chasse d'eau. Douze litres de courage flushés toutes les semaines. Tu me disais bonne-nuit-beaux-rêves, une petite croix, un bec sur le front. Quand tu te penchais sur elle j'avais ta robe de chambre de satin qui me chatouillait le nez je fermais les yeux et je souriais. La douceur, jusque dans tous tes alentours.