28 oct. 2009

Edith

Édith a la résille des bas qui fendouille et l’étalon à plat. Elle renverse toujours des verres de vin dans son corsage elle aime bien qu’on la regarde faire dans les restaurants où l’invitent ses Messieurs. Parfois, il y a des traces de rouges à lèvres sur son plancher –Édith ne fait jamais le ménage de toute façon, chez elle il n’y a pas de meubles, que des grandes coupes ballons, des chandeliers, une sécheuse et de grands draps pendus au plafond. Édith a le blond en déclin par les racines et des rayons de mascara sur les joues, elle brûle des cigares par tous les bouts, ça fait tellement de fumée que parfois elle peut marcher dessus –à condition d’ôter ses escarpins. Et comme ça elle voit plus loin par la fenêtre. Édith ne porte jamais de culotte elle dit : «Les culottes c’est pour les Saintes-Madeleine-Pleureuses», pourtant moi les Madeleine que je connais elles pleurent moins qu’Édith. Édith elle garde ses larmes dans des pots Masson avec des étiquettes : la date, le mec, la connerie. Elle dit : «Comme ça les cons servent».

5 commentaires:

  1. oui oui de la nouveauté!

    Ich mag dieses sehr viel!

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  2. J'aime vraiment le style de ce texte, le voyage qu'il invite à faire. L'humour aussi. Surtout.

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  3. OUI ! Les commentaires sur le tard existent !
    J'aime beaucoup ce texte. Ça pétille, ça jazze, c'est comme un solo bien mené. Les liaisons sont brillantes et coulantes. Comme si on discutait après le souper. On part du rouge à lèvre pour marcher sur la fumée. J'aime la sobriété du ''je'' qui pointe à la fin.
    Toutefois, je te l'ai dit, je trouve que le jeu de mots de la fin ne rend pas honneur au texte. D'ailleurs, comme souvent, j'ai l'impression que tu ne vas pas au bout de ton idée. J'en veux encore !

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