27 sept. 2009

Building

Toutes les deux sur ton lit caravelle, attendant le sommeil et une bouteille de gin, le chat nous griffonne et la marée monte. Les voiles ne seront plus dressées nous en avons fait des passerelles, la porte est condamnée, mais la fenêtre...

Tu n'as jamais voulu habiter au rez de chaussée

Je vois l'usine et les colonnes de fumée. Elles penchent vers la droite, le vent vient de l'est.
Tu as déjà la tête dehors tes orteils agrippent l'aluminium.

J'ai peur, je crois que nous sommes trop lourdes, et c'est le temps des pommes on pourrait tout simplement retourner à Saint-Hilaire, au parc Fréchette, aller chier dans des bouteilles de jus de fruits et les lancer aux voisins. Mais tu me tends toujours la main, tes yeux ont la nuit en background et j'ai oublié mon nom.

Je n'ai plus d'amis, je n'ai plus de choix. On se fixe deux plumes aux oreilles et main dans la main, sur le rebord d'aluminium, y a des klaxons qui crient sur René-Levesque un cycliste s'est fait frapper et on saute

Tu me dis que tes ailes, tu les as déchirées: ça piquait trop et tes chandails ne te faisaient plus.

3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Ouais j'ai supprimé mon message à cause d'une faute, ça me rendait malade.
    ...
    Je trouve ce texte magnifique. Ça prend par là.
    Une seule phrase a accroché ma lecture. Ou plutôt non, ne l'a pas accrochée, justement.

    ''Mais tu me tends toujours la main, tes yeux ont la nuit en background et j'ai oublié mon nom.''

    Surtout que suit cette franchise, ce dépouillement : ''Je n'ai plus d'amis, je n'ai plus de choix. ''

    wo thumbs up best poem this fall don't miss it

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  3. Deuxième lecture aussi agréable que la première. Je trouve aussi que c'est un de tes meilleurs.

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