9 déc. 2009

Hongrie mon amour

Budapest ne fait pas la bise aux voyageurs qui débarquent du bus. Elle les enfourne dans sa poche de tablier, dans son métro hurlant rempli de vieillards à la peau trop sombre. Sur les panneaux les noms des stations nous regardent en se moquant. À Jozsefkorüt, nous n'avons pas le temps de réfléchir, les portes claquent en s'ouvrant brusquement et nous voguons dans la foule qui se presse jusqu'aux bouches de lumière -les escaliers mènent à la rue ensoleillée. Dehors, des immeubles en cellophane battent au vent. L'auberge se cache quelque part sur le boulevard, mais les grandes portes et les sonnettes nous tournent le dos. Un homme nous bouscule il sent le paprika il dit "Bocsànat!" il entre dans un café en fredonnant. Le trottoir est large, les arbres, feuillus. Autour de nous les sons se tordent, les mots se perdent, même les klaxons parlent hongrois.
"-Il avait dit quelle heure, le gars de l'auberge?
- 14 heures.
- Et là, il est quelle heure?
- 16 heures."
On a mangé un sunday à 442 forints et je crois qu'on a failli pleurer.

3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce texte. Il montre bien comment une ville peut être étrangère et incompréhensible sans être hostile pour autant. Tes carnets de voyage me semblent gagner une certaine cohésion. Ça pourrait bien faire une suite.

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  2. Tu pratiques la flânerie!
    :P
    Cela dit, j'aime. Spécialement la fin. Ça coule tout doux

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  3. très beau texte, en tant que française à Budapest, j'y retrouve l'atmosphère de cette ville que j'aime...

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