15 janv. 2010

Grouille don' pas un'minute

« Ce que tu nous lègues aujourd’hui, ce sont non seulement des souvenirs, des saveurs, et des découvertes inoubliables, mais une ambition importante : celle de perpétuer, avec nos futurs enfant, nos futurs petits-enfants, cette façon de vivre tout en force et en douceur, celle de la communauté, de la terre, du don de soi et de l’authenticité. Fidèle à toi-même, tu es resté digne et vigoureux jusqu’à la fin. Fidèle à toi-même, tu es parti un peu sans avertir. En plus je suis sûre que tu as oublié d’attacher ta ceinture! Merci d’avoir été le plus inspirant des idoles, et bonne route.»
L'église pleine releva la tête et la famille s'engagea dans l'allée centrale. Jacques marchait devant avec l'urne, ses huit frères et sœurs suivaient, la mine lourde, la main dans celle de leur mère. Le bedeau ouvrit la grande porte centrale, dehors il faisait gris mais la neige rendait le jour plus clair. Un léger coup de vent froid fit vaciller les flammes des cierges. La lente procession se dirigea vers la salle paroissiale, grand-mère devant, les jambes molles, le cœur en tempête et les pensées voyageant entre les ficelles des années passées et futures. À la ferme, cinq kilomètre plus loin, un grand pin s'endormit debout.

2 commentaires:

  1. J'me suis laissé avoir par ton histoire, les yeux lavés par la dernière phrase de ton court texte.
    Un prix à payer pour chaque chose

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  2. Il y a quelque chose dans ce grand pin qui m'échappe, ou qui me fait m'échapper, je ne sais pas, mais je n'en suis pas encore revenu.

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