26 mars 2010

envolé

Ta chambre est vide est toi t'es un peu mort. Tes murs se dressent comme des paupières closes je ne te vois plus dans les livres de ta bibliothèque, dans tes tiroirs creux, je cherche le sable des grands espaces que tes bottines auraient trainé jusqu'ici mais le plancher brille. Je gratte le sol je te cherche sous les lattes de bois franc dans le post-it que t'as collé sur le thermostat dans la trace de tes doigts sur les clés que tu me laisses.
Tes vestiges se la ferment et pourtant je t'entends respirer, perdu quelque part entre la tache de ton dernier café sur le bureau et le bas resté pris dans le fond de ta corbeille à linge.
Ta chambre et vide et toi tu ne seras plus au combat et ta veste restée sur le crochet me fouette comme une gifle. Le sommeil me semble étranger dans ton lit- les draps lavés ont perdu la mémoire. Dans la fenêtre, le givre de janvier fait ses griffes, l'air froid n'est plus très frais, toi tu ne sais pas, tu traverses l'océan ou un nuage et bientôt ton pied foulera une terre trop lointaine trop brûlante et trop sèche et moi, ici, je pelletterai les averses, dans ta chambre trop vide, pendue au téléphone.

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