dans le champ juste à côté
deux garçons
en vélo eux aussi
on croyait qu'ils s'étaient fait un abri
près du bosquet de vinaigriers
bibelot poussièreux
carcasse d'un temps
de moi
vestige de rêves innocents
de grandes explorations
de cabanes à cinq étages
de potions magiques
de trésors enfouis
de la boue dans nos bottes
le fond de culotte taché de gazon
une rame flotte dans le pit de sable où la neige a fondu
des restes d'amitiés qui s'accrochent
entre les branches
le vent les emporte avant qu'on les atteigne
et les vinaigrier redeviennent des arbres
leurs grappes rouges redeviennent ridicules
laides
dire qu'on les prenait pour des fleurs.
ils construiront de grandes maisons
et le champ juste à côté
deviendra une rue, une cour, des balançoires,
une terrasse, des lampadaires, des pelouses,
des dromadaires, des continents, des dirigeables,
une piscine et un parc
et tout à coup on se sent ridicule
d'être venu dire adieu à un arbre
qui ne se souvient probablement pas de nous
Il y a 8 ans
J'aime ça. C'est un beau texte de nostalgie (j'aime la nostalgie en littérature!). Je me demande si ça ne serait pas plus encore plus percutant si c'était en prose...? Mais peut-être pas.
RépondreSupprimerBon retour!
J'y ai pensé...Mais en prose, ça a l'air trop..articulé, trop réfléchi.
RépondreSupprimerAlors que c'est plutôt de l'errance..!
J'aime beaucoup!!!
RépondreSupprimerTrès beau texte, nostalgique, mais en mouvement, avec un regard qui avance et boucle un sentiment relié à un lieu et un temps. J'aime aussi sa forme de poème inscrit dans l'oralité. J'y apporterais deux corrections mineures, soient la répétition du mot "redeviennent" quatrième strophe qui alourdit le texte et aussi le mot
RépondreSupprimer"ridicule", utilisé dans les strophes 4 et 5.
C'est vrai pour le mot ridicule, mais pour ma part j'enlèverais seulement celui de la quatrième strophe. Même si je comprends l'effet que tu voulais amener (c'est joli mais c'est vrai que ça alourdit un peu).
RépondreSupprimerMais tu fais ce que tu en veux... : )
J'adore le texte.
RépondreSupprimerCa sent l'été, les cigales qui chantent, et les grues sur le chantier.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCoucou ! J'aime beaucoup la nostalgie du texte, ancrée au présent, dans les odeurs, le toucher. Toutefois, j'ai l'impression que se succèdent des images-clé et du remplissage lyrique. Je ne dis pas que le poème devrait être plus court, mais je crois qu'il devrait être resserré, pour que chaque vers porte sa marque.
RépondreSupprimerPour le fun, je vais encore charcuter, avec une méthode de l'Oulipo : garder un vers sur deux (Seulement, je vais choisir les vers, et non strictement garder les 1, 3, 5, etc.)
...
dans le champ juste à côté
deux garçons
près du bosquet de vinaigriers
bibelot poussièreux
vestige de rêves innocents
de trésors enfouis
de la boue dans nos bottes
une rame flotte dans le pit de sable où la neige a fondu
des restes d'amitiés qui s'accrochent
le vent les emporte avant qu'on les atteigne
dire qu'on les prenait pour des fleurs.
et le champ juste à côté
deviendra une rue, une cour, des balançoires,
des dromadaires, des continents, des dirigeables,
et tout à coup on se sent ridicule
d'être venu dire adieu à un arbre
Ouais, ouais...y a un petit côté ..heu..pseudo, j'ai l'impression, des ellipses qui n'ont pas de portée.
RépondreSupprimerMais je sais que ce texte est à retavailler pas mal!
Merci pour les commentaires!
Beau texte...
RépondreSupprimerJe dois avoir beaucoup d'imgagination, on dirait que je reconnais cet arbre.