24 févr. 2010

les grands pins

Ce sont des envies de grands départs qui te prennent par le ventre quand tu conduis sur ce boulevard trop large. Des envies de Côte-Nord, de Labrador, de grands vents dans tes poumons, des vents de Matane et de Rimouski, des vents de Sept-Iles, des Éboulements, de Baie-Comeau.
Tu sais plus si c'est l'est ou l'ouest ou le nord qui te tire, qui te chante des ballades dans la langue de ta grand-mère, tu veux que ton char avale des kilomètres et des panneaux routiers, tu veux t'arrêter chez des gens que tu connais pas pis demander ton chemin. Ce sont des envies d'Abitibi, des enivrances de montagnes de sentiers de mousse et de cailloux, quand tu conduis sur ce boulevard trop large tu t'accroches à la première volée de bernaches du printemps et tu la suis jusqu'au Saguenay, tu t'en vas jusque iousqu'y a plus de route. Là-bas, tu t'assois sur ta grande galerie, tu as des bisons des sangliers un jardin jusqu'au couchant, là-bas tu t'appelle Marie Amyotte, ta mère est huronne et tu chantes en trois langues et tu chantes en ta langue.

1 commentaire:

  1. Il y a quelque chose, là. Encore cette langue perdue. Moi je dis : à quand une lecture publique?
    Passe que tsé. Faut les entendre, les iousques.

    C'est le fun de te voir voyager.

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