21 juin 2009

Phare 2

Toutes les dix secondes, la plage était balayée par un jet de lumière provenant du phare. Il faisait noir depuis déjà deux heures et nous guettions les perséïdes. Par moments, mêlé aux rafales de vent, un chant de baleine nous parvenait. Le sable était froid sous nos corps, humide à nos pieds - la marée ne remontait pas encore. Je voyais du coin de l'oeil que tu souriais. Je ne voulais pas me tourner vers toi, j'étais peut-être un peu timide, troublée par notre présence ici. Tu ne comprenais pas non plus comment nous pouvions nous sentir comme de retour chez nous, dans ce lieu que nous ne connaissions pas la veille.
Bientôt, ils nous appelleraient pour le dessert.

3 commentaires:

  1. J'aime l'élégance de tes phrases. Surtout le tiret. J'aime les tirets en général, mais celui-là est particulièrement joli. Quelques accrocs, pourtant.
    " j'étais peut-être un peu timide, troublée par notre présence ici. " Il me semble que le début de la phrase montre déjà cette réserve sans qu'il soit nécessaire de la nommer. La suite "Tu ne comprenais pas non plus..." est très bien.
    Mais c'est surtout la fin qui me fait déchanter. Pourtant, j'aime ce retour à l'immédiat, au pratique. Mais il me semble que le conditionnel "nous appelleraient" est trop lointain. Serait-ce trop audacieux d'insérer une phrase au présent ? Genre "Viens, ils nous appelle pour le dessert."
    Je préfère déjà le style. Mais pour ne pas tomber des nues, il faudrait qu'on sente la présence ces "autres" personnages, qui appellent pour le dessert, avant la fin.

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  2. T'as raison. Que dirais-tu de :
    J'étais peut-être un peu troublée par notre présence ici.

    Et:
    De la maison au pied du phare, on nous a crié que le dessert était servi.

    mais en même temps, j'aime le conditionnel. Tsé, comme quelque chose à quoi on s'attend...?

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  3. Salut Suzanne!

    Je viens de découvrir quelque chose là... Quel beau blog, plein de belles choses! Tu es une écrivaine et personne ne me l'avait dit!

    Personnellement je ne changerais rien à ton texte, même si je vois ce que Maxime veut dire concernant la dernière phrase... Mais je ne pense pas (opinion toute personnelle) que ta suggestion ("De la maison au pied du phare, etc) ajouterait quelque chose de plus. En fait dès qu'un texte est écrit au passé, c'est difficile de complètement abolir cette "distance" dont parle Maxime (sauf que j'essaie d'imaginer ton texte au présent et ça ne colle vraiment pas).
    Enfin. Bref. T'es bonne.

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